En psychologie, un complexe d’infériorité est un sentiment personnel intense d’inadéquation, qui se traduit souvent par la conviction d’être en quelque sorte déficient ou inférieur aux autres.
Selon Alfred Adler, le sentiment d’infériorité peut être dû à l’éducation reçue pendant l’enfance (par exemple, être constamment comparé défavorablement à un frère ou une sœur), à des limitations physiques et mentales ou à des expériences de statut social inférieur (par exemple, être traité défavorablement par ses pairs).
Le complexe d’infériorité peut amener une personne à surcompenser de diverses manières. Par exemple, une personne qui se sent inférieure parce qu’elle est plus petite que la moyenne (également connu sous le nom de complexe de Napoléon) en raison de sa taille commune peut être excessivement préoccupée par son apparence devant les autres. Il peut porter des chaussures spéciales pour paraître plus grand ou s’entourer de personnes qui sont encore plus petites que lui. Si cela est poussé à l’extrême, cela devient une névrose.
Il peut également rendre un individu enclin à se montrer ostensiblement, avec des comportements allant de la recherche d’attention à une compétitivité et une agressivité excessives, dans le but de compenser des déficiences réelles ou imaginaires.
Antécédents de complexe d’infériorité
La notion de complexe d’infériorité a été introduite dans la branche psychanalytique de la psychologie par Alfred Adler, le fondateur de la psychologie adlérienne classique, parallèlement à ce que Pierre Janet avait appelé le sentiment d’ incomplétude . [Cette idée apparaît dans de nombreux ouvrages de Sigmund Freud, mais elle est tombée en désuétude en raison des progrès ultérieurs de la théorie. Il a également été utilisé à l’occasion par Carl Jung, un collègue de Freud (qui a été le premier à utiliser le terme complexe en général pour désigner un groupe d’idées liées entre elles et conformes à un certain modèle).
Adler considérait que de nombreux symptômes névrotiques pouvaient être dus à une surcompensation de ce sentiment d’infériorité, ainsi qu’à des surréactions compensatoires telles que l’art oratoire du bègue Démosthène.
Dans la littérature moderne, la terminologie préférée est« manque d’estime de soi« .
qu’est-ce qui cause un complexe d’infériorité ?
Le complexe d’infériorité se produit lorsque des sentiments d’infériorité sont intensifiés chez l’individu par le découragement ou l’échec. Les personnes qui risquent de développer un complexe sont celles qui : montrent des signes de faible estime de soi ou de dévalorisation ou ont un statut inférieur dans leur groupe de pairs
Ils peuvent également présenter des symptômes similaires à ceux de la dépression. Les enfants élevés dans des foyers où les parents sont perçus comme ayant des attentes dominantes peuvent également développer un complexe d’infériorité.
Selon Adler, « tout le monde (…) a un sentiment d’infériorité. Mais le sentiment d’infériorité n’est pas une maladie, c’est plutôt un stimulant pour un effort et un développement sains et normaux. Elle ne devient un état pathologique que lorsque le sentiment d’insuffisance submerge l’individu et, loin de le stimuler à une activité utile, le rend dépressif et incapable de se développer ».
Classification du sentiment d’infériorité selon Alfred Adler
La psychologie adlérienne classique distingue les sentiments d’infériorité primaires et secondaires.
Le sentiment primaire d’infériorité trouverait ses racines dans l’expérience originelle de faiblesse, d’impuissance et de dépendance du jeune enfant, lorsqu’il y a également un manque d’acceptation et d’affection parentale, ou une réelle faiblesse constitutionnelle. Elle peut ensuite être intensifiée par des comparaisons avec les frères et sœurs, les partenaires romantiques et les adultes.
Le sentiment secondaire d’infériorité est lié à l’expérience d’un adulte qui ne parvient pas à atteindre un objectif final fictif, inconscient et rassurant, de sécurité subjective et de réussite pour compenser son sentiment d’infériorité.
La distance perçue par rapport à cet objectif rassurant entraînerait un sentiment négatif/dépressif qui pourrait provoquer le rappel du sentiment d’infériorité initial ; ce mélange de sentiments d’infériorité, c’est-à-dire le rappel du sentiment initial en raison du sentiment secondaire, pourrait être ressenti comme écrasant
L’objectif apaisant inventé pour atténuer le sentiment d’infériorité originel et primaire (qui provoque en fait le sentiment d’infériorité secondaire) constitue le « cercle vicieux » de ce dilemme. Les tentatives désespérées pour obtenir un réconfort thérapeutique et sortir d’un sentiment déprimant d’infériorité et de dévalorisation peuvent échouer à plusieurs reprises. Ce cercle vicieux est courant dans les modes de vie névrotiques.
Conséquences du complexe d’infériorité
Lorsqu’un complexe d’infériorité est à son comble, il peut avoir un impact sur les performances d’une personne ainsi que sur son estime de soi. Des processus psychologiques et émotionnels inconscients peuvent inhiber la capacité d’un apprenant à recevoir et à comprendre de nouvelles informations, ainsi qu’une méfiance excessive résultant d’une incapacité à accepter ou à comprendre ses propres sentiments subconscients d’infériorité.
Dans sa thèse de doctorat, Guy Hutt a constaté que chez les élèves qui éprouvent des difficultés en cours de mathématiques, le sujet peut être associé à un complexe d’infériorité psychologique, à une motivation et une efficacité personnelle faibles, à de mauvaises stratégies d’apprentissage autonome et à des sentiments d’insécurité ou d’anxiété.
Dans la population traitée pour des problèmes de santé mentale, ce complexe se recoupe parfois chez des patients présentant d’autres troubles, comme certains types de schizophrénie, des troubles de l’humeur et des troubles de la personnalité. Alfred Adler a identifié le complexe d’infériorité comme l’un des facteurs contribuant à certains comportements malsains de l’enfance.
Les personnes qui éprouvent un sentiment d’infériorité ont davantage tendance à se voiler la face, ce qui se traduit par une solitude accrue et une baisse de l’estime de soi bonheur.